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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/113

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vint bien mal à propos ; je crois qu’à la première occasion vous donnerez vos ordres chez vous, comme chez moi. Le nouveau fermier et mon ancien receveur sont logés ensemble dans ce beau château avec une douceur qui me donne bonne opinion de l’un et de l’autre,[1]Les esprits faciles sont aimables. Je vous fais toujours la maîtresse absolue de tous mes intérêts, et je n’ai jamais mieux mérité le nom que vous me donnez de votre dupe, par celui de mon idée parfaite que je vous donne plus que jamais.

Suscription : Pour Madame la comtesse de Guitaud.



* 1358. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

À Paris, ce mercredi 3e juin.

Je vous ai laissée dans votre silence, Madame, respectant et ménageant cette bonne tête, et sachant seulement de vos nouvelles. Vous ne pouviez rompre ce silence ma chère Madame, dans une occasion qui me fût plus sensible. Vous saviez tout le mérite de Mme de la Fayette[2]ou par vous ou par moi, ou par vos amis ; sur cela vous n’en pouviez trop croire : elle étoit digne d’être de vos amies ; et je me trouvois trop heureuse d’être aimée d’elle depuis un temps très-considérable ; jamais nous n’avions eu le moindre nuage dans notre amitié. La longue habitude ne m’avoit point accoutumée à son mérite : ce

  1. 8. Il y a l’une au lieu de l’un dans l’original.
  2. Lettre 1358 (revue sur l’autographe). — 1. Mme de la Fayette était sans doute morte du 23 au 26 mai : au Quesnoy, à moins de cinquante lieues de Paris, on la savait au plus mal le 26, et morte le 29 : voyez le Journal de Dangeau à ces dates.