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1691venu fort doucement, nous ne savons pourquoi ; il n’y a ni rimes ni raison à la conduite des postes. Cette épître de M. de Nevers nous a paru jolie, fort agréable : es de Lope[1] ; enfin tout ce qui vient de lui a un caractère si particulier et si bon, qu’on ne peut souffrir les autres. Les deux derniers vers de la chanson qu’il a faite pour vous, ont charmé ma fille, en qualité de cartésienne; en parlant des bons vins d’Italie :
Sur la membrane de leurs sens
Font des sillons charmants.
Il faudroit tout louer : par exemple est-il rien de plus plaisant dans son épître, que cette chanterelle humaine tirée au plus haut point; et cette autre extrémité de cent croches, en roulant en bas jusques au fond des abîmes? cette peinture est tout à fait jolie, et cet opéra[3] dont il
- ↑ C’est-à-dire « c’est excellent. » Voyez tome V, p. 506, note 6.
- ↑ Voici le passage de la chanson du duc de Nevers où se trouvent les deux vers que cite Mme de Sévigné:
Le vin le plus fin
Et le nectar de la Toscane,
Verdée et Carmignane,
Et Mont-Alcin,
Sur la membrane de leurs sens
Font des sillons charmants.(Note de l’édition de 1818.) La chanson tout entière est citée dans les Mémoires de Coulanges, p. 223 et 224. — Voyez le traité de l’Homme de Descartes (édition de M. Cousin), tome IV, p. 396 et suivantes,
- ↑ Cet opéra, représenté avant la mort d’Alexandre VIII, était de
son neveu, Pierre Ottoboni, fait cardinal par lui à l’âge de vingt-deux ans et trois mois. Christophe Colomb en était le héros. (Coulanges donne à cet égard des détails curieux ; il cite dans ses Mémoires (p. 227 et 228) les vers qui avaient plu à Mme de Sévigné, et qui ne
manquent point d’originalité :
L’un d’un gosier tranchant, sur des tons glapissants,
Tire tout au plus haut la chanterelle humaine,
Et l’autre à même temps,
De son agilité voulant faire parade,
De cent croches ne fait qu’une seule tirade.(Note de l’édition de 1818.)