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personne, ou voir bonne compagnie : vous voyez combien votre retour et celui de sa belle-mère sont nécessaires. Mes conseils sur cela vous paroîtront bien intéressés ; je souhaite que cette raison ne vous empêche pas de les suivre, et que vous me croyiez aussi tendrement à vous que j’y suis. Je vous demande en grâce de dire bien des choses de ma part à Mme de Grignan, et de ne pas oublier la belle et charmante Pauline.


1435. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 7e novembre.

Après avoir réfléchi avec toute l’application possible sur tout ce que vous me mandiez, ma chère amie, Helvétius a encore voulu emporter votre lettre, afin d’y penser à loisir ; il ne me rapporta qu’hier ce que je vous envoie : il est persuadé que l’air subtil est fort contraire à Mme de Grignan, et que s’il étoit possible qu’elle se mît dans une litière bien commode, et qu’elle fit de petites journées, elle ne seroit pas plus tôt arrivée à Lyon qu’elle se trouveroit fort soulagée ; c’est un remède que nous approuvons fort ici. Notre oracle Helvétius a sauvé la vie à la pauvre Tourte[1] ; il a un remède sûr pour arrêter le sang, de quelque côté qu’il vienne[2] ; c’est un très-joli homme et très-sage : sa physionomie ne promet pas tant de sagesse, car il ressemble à Dupré comme deux gouttes

  1. Lettre 1435. — 1. Mlle de Montgeron. Voyez tome V, p. 37, note 24
  2. 2. Sans doute l’ipécacuana. Voyez tome VIII, p. 182, note 7. Ce remède a été en effet employé pour arrêter diverses sortes d’hémorrhagies : voyez le Dictionnaire des sciences médicales (1818), tome XXVI, p. 29.