derez fort, et que vous ne serez. point fâchée de lui étaler toutes les grandeurs de Grignan. Elle m’a prié de vous la recommander, et je vous prie de lui dire, quand vous la verrez, que je vous l’ai recommandée avec tendresse et avec éloge. Son mari l’établira dans une terre auprès de Lyon[1], pendant toute la campagne, avec sa belle-sœur Mme de Busseaux.
1696
1446. — DE COULANGES À MESDAMES DE SÉVIGNÉ ET DE GRIGNAN.
Voici un esquif que j’envoie après le vaisseau qui est parti de Saint-Martin, pour vous dire premièrement que me voici arrivé, et que je reçus samedi au soir, à l’heure que j’y pensois le moins, lettres sur lettres que Mme de Louvois étoit depuis mardi tombée dans des coliques si cruelles et si violentes, que la dernière, arrivée vendredi sur le soir, avoit fait peur, et fait accourir tous ses parents et tous ses amis : en sorte que sans hésiter je partis hier à quatre heures du matin de Saint-Martin pour me rendre auprès d’elle et à mon devoir. Je l’ai trouvée fort abattue, mais hors de ses violentes douleurs par les remèdes et par une saignée qu’on lui a faits, obligée cependant de se tenir dans son lit sans remuer, et même sans beaucoup parler, de peur de fortifier les douleurs qu’elle a toujours, mais plus aisées à supporter que celles qui viennent par accès. Voilà, Mesdames, comme en ce monde chacun a ses peines et ses maux. J’ai été fort bien reçu, et mon zèle a été fort approuvé ; mais quoique cette maladie ne paroisse point
- ↑ 8. Le château de Senevas, dans le Lyonnais.