tion, est témoin de ces deux aventures ; il s`est vanté hautement de la première à toute la noblesse, et tout le peuple a vu la seconde.
Je vous demande mille pardons, Monseigneur, de vous importuner comme je fais ; mais où trouverai-je un asile contre de tels ennemis qu'auprès de vous ? L’état où je suis est assez violent pour mériter votre indulgence et votre protection ; je vous la demande par toutes les bontés dont vous m'avez toujours honoré. J'ose vous supplier de me l`accorder aussi auprès de M. de Torcy ; comme j`ai moins l'honneur d’être connu de lui que de vous, et qu`il ne connoît pas non plus notre évêque duelliste, je n'aurois pas droit de me plaindre que sur sa parole sacrée il me crût fou : j'ose pourtant vous assurer, Monseigneur, que je ne le suis pas plus que je l'ai toujours été (c`est bien assez), et que je suis avec un très-humble et très-respectueux attachement, Monseigneur, votre très—humble et obéissant serviteur,
SÉVIGNÉ.
- 1479. -- DU COMTE DE GRIGNAN
A MONSIEUR DE POMPONE.
Mousieur,
Il y a si longtemps que je vous ai voué un attachement particulier, que je ne puis qu`être sensiblement touché de ce qui arrive dans votre maison, et j`espère, Monsieur, que vous serez aisément persuadé de la part que j`ai prise[1] à la perte que vous avez faite de M. l`abbé
- ↑ LETTRE 1479 (revue sur l’original, dont la signature seule est autographe). — 1. Dans l’original : « que j’ai pris, » sans accord.