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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/562

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11. -- DE MADAME DE GRIGNAN

A VARANGEVILLE[1].

A Grignan, ce 7è juin.

ON me vient me cbercher au bout de la terre, Monsieur, pour être présentée à vous ; c`est me faire bien de l'honneur, c’est aussi en faire à votre constance de croire qu'une longue absence ne diminue point les bontés dont vous m'avez honorée. Je n'ai osé, Monsieur, en juger autrement que M. Pernot ; et pour le confirmer dans une opinion si avantageuse, j’ai pris la plume sans hésiter pour vous demander ce qu'assurément, Monsieur, vous lui accorderez bien sans aucune recommandation. La justice qu’il souhaite et que des personnes que je considère beaucoup m’ont priée de solliciter pour lui, est un bien que l`on trouve chez vous, malgré le crédit des parties adverses qui tenteroient de l'empêcher ; ainsi je crois `M. Pernot très-bien protégé par son bon droit, et il me semble, Monsieur, que je le dois remercier de l'occasion qu'il me donne de vous faire souvenir de moi, et de vous assurer qu’au bout du monde j'honore et respecte votre vertu autant qu`elle le mérite. Je suis très-parfaitement, Monsieur, votre très-humble et très-obéissante servante,

La comtesse DE GRIGNAN.

Permettez-moi, Monsieur, de faire mes compliments à Mme de Varangeville, et de vous faire ceux de M. le

  1. LETTRE (revue sur un fac-simile de l’autographe). -- 1, Cette lettre a été datée à tort de 1704 dans l'édition de 1818, puisque celui à qui elle est adressée mourut en octobre 1692. Voyez sur M. et Mme de Varangeville, ci-dessus, p. 348, note 6 ; et tome IV, p. 35 à 37, et p. 103 et 104.