Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/581

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 575 —

qu’il me vient du plaisir que j’aurois de vous parler sur la plupart des choses qui se présentent à mon esprit. Je prends même souvent la liberté de vous parler, ou de parler de vous tout seul ; à la vérité cela n’a as l’air d’un homme trop sage ; mais, en lisant surtout, je pense : « Voilà qui lui plairoit ; voilà ce qu’elle croit ; voilà ce qu’elle ne croit pas ›› et ainsi du reste. Pardonnez-moi, Madame, de vous placer ainsi par toutes mes pensées ; mais je tâche à ne vous placer pas indignement, et je vous assure que je suis bien éloigné des sentiments que le Roi soupçonnoit dans Mme de Longueville. Il y a aveu et aveu, comme fagots et fagots ; il ne faut pas ôter aux pénitents la douceur d’avouer et d’exagérer leurs fautes, et à Dieu la gloire qu’il en tire : je n’oserois plus, sans friser l’impiété, venir à l’application.


FIN DU DIXIÈME VOLUME.