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LETTRES INÉDITES
DE MESDAMES DE SÉVIGNÉ ET DE CHOISEUL.
729 bis. — LETTRE DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN[1].
À Paris, ce mercredi au soir [13eseptembre 1679].
LE moyen, ma bonne, de vous faire comprendre ce que j’ai souffert, et par quelles sortes de paroles vous pourrois-je représenter les douleurs d’une telle séparation ? Je ne sais pas moi-même comme j’ai pu la soutenir. Vous m’en avez paru si touchée aussi, que je crains que vous n’en ayez été plus mal qu’à votre ordinaire, qui est trop dire, car vous n’avez pas besoin d’aucune augmentation. Cette inquiétude trop bien fondée pour une santé qui m’est si chère, avec l’absence d’une personne comme vous, dont tout me va droit au cœur et dont rien ne m’est indifférent, vous pourront faire comprendre une
- ↑ Au sujet de cette lettre inédite, imprimée d’après l’original autographe, dont nous avons eu connaissance trop tard pour la faire figurer à sa place, en tête du tome VI, voyez ce qui est dit plus haut, au commencement de Y Avertissement de ce volume. C’est la lettre écrite hier au soir et adressée à Auxerre, dont Mme de Sévigné parle à sa fille au commencement de celle du jeudi 14 septembre. Nous donnons à la suite, comme une intéressante annexe, les deux lettres de la duchesse de Choiseul, qui nous ont été communiquées en même temps.