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1736
Mme de Montauban3; cela s’est fait à Bandol et continue
ici. Le sujet ne se dit pas mais ce qu’il y a de vrai,
c’est que ce ménage, qui étoit l’enfer, est devenu le
paradis l’amitié, l’union, la confiance y sont dans leur
perfection, de façon qu’on ne souhaite point que les
étrangers s’introduisent davantage dans cette maison à
titre de tant d’amitié. M. et Mme de la Tour sont établis
dans leur magnifique palais, qui se perfectionne tous les
jours; ils se portent tous deux très-bien. Madame votre
sœur n’est point à Aix. Voilà tout ce qui se peut écrire.
D’Orves estchez sa nièce d’Estienne àunebastide à deux
lieues d’ici; il a été vingt jours à Belombre plus on le
voit, plus on veut le voir. J’imaginai donc d’aller me
promener à cette bastide deux petites lieues, un chemin
•comme la main; l’exercice m’est nécessaire j’emprunte
le carrosse à six chevaux de Monsieur le premier prési-
dent5; je m’embarque, Dantelmy, le chevalier, Mlle Gros
et moi6, après un léger repas à onze heures, et nous
partons à midi. Monsieur, ces deux petites lieues’ en
sont trois mortelles; ce chemin comme la main est tout
ce qu’il y a de plus horrible bêtes et gens nous n’en
pouvions plus; il fallut enrayer six fois; enfin nous
arrivons, et à peine sommes-nous là, que le soleil nous
annonce qu’il faut repartir; nous revoilà sur le beau
chemin, et tout de suite dans nos lits, brisés, roués
voilà notre aventure.
Enfin8 donc, Monsieur, il est écrit que vous me retu-
3. Voyez ci-dessus, p. i5i, note 6.
4. Voyez ci-dessus, p. 80, note 7.
5. Des Gallois de la Tour.
6. « .je m’embarque, Dantelmy, le chevalier, et Mlle Gros. »
(Édition de 1778.)
7. et les deux petites lieues. » (Ibidem.)
8. Tout cet alinéa manque dans l’édition de 1773.
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