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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/353

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I D2. DE MADAME DE SIMIANE A ~D’.UERICOURT- G Du 3 décembre 1736.

IL est vrai, Monsieur, que c’est du plus loin qu’il me souvienne d’avoir reçu de vos nouvelles et d’avoir eu l’honneur de vous écrire: ce n’est pas que je ne le dusse faire pour mon soulagement, car vous savez que je suis accablée sous le poids de la reconnoissance de toute une famille, qui m’en a chargée, comme du soin de leur aider à vous faire leurs très-humbles remerciements. Vous voyez d’ici tous les le Guay, les Chartonnet, et sans doute le Ginieis, si le prophète Élie ne lui avoit pas tourné la tête et qu’il ne fut pas au fort Saint-Nicolas. Donc, Monsieur, ayez la bonté de vous tenir pour bien remercié, et croyez que vous obligez des coeurs bien sensibles, bien bons, bien recoimoissants et bien attachés à vous, et le mien brochant sur le tout. Il s’est en effet passé bien des événements depuis notre dernière conversation nous ne les savons jamais qu’à demi, attendu cette phrase de tous ceux qui écrivent Vous savez sans doute. moyennant laquelle on ne sait rien; je pensois être la seule à qui ce malheur arrivoit. J’ai trouvé Mme de la Tour en colère véritablement pour le même sujet. Nous savons les morts de M. d’Antin1, de Monsieur de Luçon 2, de Mme de Verrue3, et des fragLettre i5ï. l. Louis-Antoine de Pardaillan deGondrin, duc d’Antin, fils légitime de Mme de Montespan, grand-père du marquis dont il a été question (voyez ci-dessus, p. i35, note 9) il était mort le 2 novembre 1736.

2. Mîchel-Celse Roger de Rabutin, évê e de Luçon, était mort le 3 novembre précédent (iy36}.

3. Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes, veuve du comte de Verrue, Piémontais, tué au service de France à la bataille de Hochstet en 1704. Elle régna pendant plusieurs années sur la Savoie, comme maîtresse déclarée de Victor-Amédée elle vint ensuite s’établir à