Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/377

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ÉCRIT DE MADAME DE GRIGNAN

SUR LE SYSTÈME DE L’AMOUR DE DIEU, DE ÏÉNELON1.

Moksiedb. de Cambrai soutient très-bien les intérêts de Dieu ç Monsieur de Meaux soutient vivement ceux de la religion il doit gagner son procès à Rome. m

La- grande question est donc de savoir la vraie définition du saint amour de Monsieur de Cambrai c’est un pur amour, I? oraison t. Voyez au tome I la Notice sur Mme de Sévigné, p. 3ji. Cet écrit de Mme de Grignan été revu par nous sur le manuscrit autographe, qui forme huit pages et ua .quart, petit în-4°. Fïéron l’a publié dans V Année littéraire de 1768, tome IV;, p. a65-272, et l’intitule Lettre de Mme de Grigiwn. «C’est, dit-il, une explication des idées de M. de Fénelon sur l’amour de Dieu, contenues dans son livre célèbre des Maximes des Saints, qui fit éclater de la part de M. Bossuet un zèle trop ardent et trop ainer pour n’être pas soupçonné d’un peu de jalousie. » L’éditeur du Volume de Klostermann "(1814.J, qui a réimprimé cette pièce avec quelques’fautes, quelques modifications et omissions de mots (que nous jugeons inutile de relever toutes), Ta mise, nous ne savons pourquoi, sous le nom de Mme de Séïîgné il semblerait cependant, par l’Avertissement de cet éditeur (p. viij), qu’il a eu l’autographe sous les yeux; et l’écriture de la mère est très-facile 9 distinguer de celle de la fille. La date de la composition est très-vraisemblableinent j.697 ou 1698. Le livre des Maximes des Saints, de Fénelon, parut à la fin de janvier 1697. Bossuet publia environ six semaines après son Instruction sur les états d’oraison voyez l’Histoire de Bossuet, par le cardinal de Bausset, livre X, chapitres xi et.xtt. 2. Ceci est écrit ainsi dans l’autographe « du S. rnnoitr de M. de Garnbrai. » Fréron, dont l’édition de 1818 reproduit le texte, a imprimé, dans l’Année littéraire « du cinquième amour de M. de Cambrai et Klostermann « des cinq amours de M. de Cambrai. »

Dans l’Année littéraire on lit aussi la note suivante, reproduite par Grouvelle et par l’édition de tSi8 « Voici les cinq amours de M, de Féaelon 1" On peut aimer Dieu pour des biens distingues de lui, qu’il promettroit de procurer à ceux qui l’aimeroient; c’est ainsi que les Juifs aimoient Dieupour des biens purement temporels M. de Fénelon appelle cet amour un amour servile.

2° Ou peut aimer Dieu comme l’instrument de son bonheur; on sent qu’on