Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/53

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DE CHARLES DE SÉVIGNÉ, ETC. xlvii


  • 148O bis. DE CHARLES DE SEVIGHE A CHAMILLART.[1]

Monsieur,

II ne me fut pas possible de vous faire mes très-humbles remerciements par l’ordinaire dernier. Quelque reconnoissance qu’on ait dans le cœur, on n’est guère en état de la témoigner le jour même qu’on a pris de l’émétique. La grâce que le Roi nous avoit accordée a été confirmée par le consentement général des trois ordres des états[2]. Vous croyez peut-être, Monsieur, que je vais vous dire que nous en avons toute l’obligation à la bonté que vous avez eue [3]de faire entendre si favorablement les intentions de Sa Majesté; mais la force de la vérité m’oblige de vous dire que malgré une si grande protection nous aurions pu fort bien succomber, si nous n’avions trouvé en Monsieur l’évêque de Dol[4] plus de secours, plus de chaleur et plus d’amitié que nous n’aurions osé en espérer. C’est lui qui redressoit les imaginations que les discours d’un des premiers personnages d’ici5[5] pouvoient

deux années, une lettre de l’évêque de Saint-Malo, du 17 novembre, le mentionne en ces termes « M. le maréchal d’Estrées et Monsieur l’Intendant s’en allèrent hier, au sortir de nos états, dîner aux Pajchers, chez M. le marquis de Sévigny, qui y a mené assez souvent bonne compagnie des états, et leur y a fait, aussi bien qu’à moi, une chère très-jolie. »

  1. LETTRE 1480 bis (revue sur l’autographe). -- 1. Chamillart venait tout récemment, le 5 septembre précédent, d’être nommé contrôleur général. Voyez le Journal de Dangeau à cette date.
  2. 2. Nous voyons dans une lettre du lieutenant général de Lavardin que les états avaient donné aux commissaires pour l’amirauté trente-huit mille six cent soixante-six francs. Sévigné en eut dix mille; Coetlogon Mejusseaume huit mille.
  3. 3. Il y a dans l’autographe eu, et huit lignes plus, loin gâté, sans accord.
  4. 4. Voyez ci-dessus, p. xlv, note 1.
  5. 5. Le lieutenant général de Lavardin,