Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 14-2.djvu/188

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ï8o LEXIQUE DE LA LANGUE [PAS

coeur, vous vous trompez; je les sens vivement, elles s’y établissent. (Autogr. IX, 493-)

Pour la proposition d’aller à Grignan, au lieu d’aller en Bretagne, elle m’avoit déjà passé par la tête. (1726, IV, a5.)

Il n’y a point d’offres de toutes choses que le Roi ne lui ait faites (au roi d’Angleterre) la générosité, la magnanimité ne passe point plus loin. (Gr. VIII, 489.)

La très-parfaite tendresse que j’ai pour vous, qui passe au delà de tout ce que je pourrois vous en dire. (Autogr. VII, 282.) Le courage de M. de Turenne est passé à nos ennemis. (Gr. IV, 36.)

Les deux frères sont allés (sont morts) bien près l’un de l’autre; leurhaine a été le faux endroit de tous les deux, mais bien plus de l’abbé, qui avoit passé jusqu’à la rage. (Autogr. VI, 345.)

3° FAIRE PASSER, transporter, faire parvenir

Quand on songe à l’avenir et qu’on a de belles vérités à y faire passer, il est naturel de vouloir que ce soit par des canaux qui ne soient pas suspects. (B. V, 55o.)

Vous me représentez Mme la princesse de Conti au-dessus de l’humanité. Vous faites passer mon idée au delà de vous et de feu Madame. (VII, 45 1.) .)

4° PASSER, expirer

Elle {Mme de la Trousse) a eu des froids et des foihlesses qui nous ont fait croire qu’elle étoit passée. (III, 120.)

5° Changer de disposition; aller d’un sentiment à un autre Je suis passée de l’excès de l’insolence, pour la santé, à l’excès de la timidité. (IV, 377.)

6" Sortir de la tête, de l’esprit

Il n’y a jour que je ne vous rebrette, Ce goût que j’ai pour vous ne m’a point passé, vous êtes mon idée plus que jamais; et plus que jamais votre dupe si vous me trompez. (Autogr. X, 83, 84-)

70 Ne pas faire d’impression, ne pas laisser de trace Ce ne sont pas les bois des Rochers qui me font penser à vous; au milieu de Paris je n’en suis pas moins occupée c’est le fond et le centre; tout passe, tout glisse, tout est par-dessus, et ne fait que de légères traces à mon cerveau. (Gr. VI, 4*55.)

Ne croyez pas, ma fille, que la mort de M. de Turenne ait passé ici aussi vite que les autres nouvelles. (Gr. IV, 8g.)