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j’aime encore mieux son amitié. De l’humeur dont il est, il est impossible qu’il écrive sans qu’il en coûte à ceux à qui il écrit ; c’est acheter trop cher une lettre, qu’au prix d’une partie de sa tendresse. Nous conclurons incessamment que, s’il avoit écrit deux fois la semaine à quelqu’un, il le haïroit à la mort. Adieu, ma chère bonne.
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191. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Enfin, je suis bien aise que M. de Coulanges vous ait mandé des nouvelles. Vous apprendrez encore celle de M. de Guise[1], dont je suis accablée quand je pense à la douleur de Mlle de Guise. Vous jugez bien, ma bonne, que ce ne peut être que par la force de mon imagination que cette mort me puisse faire mal ; car du reste rien ne troublera moins le repos de ma vie. Vous savez comme je crains les reproches qu’on se peut faire à soi-même. Mlle de Guise n’a rien à se reprocher que la mort de son neveu : elle n’a jamais voulu qu’il ait été saigné ; la quantité du sang a causé le transport au cerveau : voilà une petite circonstance bien agréable. Je trouve que dès qu’on tombe malade à Paris, on tombe mort ; je n’ai jamais vu une telle mortalité. Je vous conjure, ma chère bonne, de vous bien conserver ; et s’il y avoit quelque enfant à Grignan qui eût la petite vérole, envoyez-le à Montélimar : votre santé est le but de mes désirs.
- ↑ Lettre 191 (revue sur une ancienne copie). — 1. Voyez la note 6 de la lettre 147. — Les éditeurs, dès 1726, ont remplacé, pour éclaircir la phrase, le pronom celle par la mort et celle de la mort.