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en venir à y prendre part. Profitez de ce petit discours en l’air.

On parle de plusieurs mariages. Quand ils seront signés, je vous les manderai.

Adressez-moi désormais, ma bonne, les lettres de Mme de Vaudemont[1] et toutes celles que vous voudrez : ce m’est un plaisir.

Adieu, ma mignonne, il y a une heure que je me joue avec votre fille ; elle est aimable. Il est tard, et je vous quitte pour aller pleurer à Livry, et penser à vous tendrement.

Mille amitiés à ce Grignan et au prince son frère[2]. Ma tante est malade à un point qui me trouble et qui me met en peine.


1672

237. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 13e janvier.

Eh mon Dieu ! ma bonne, que dites-vous ? Quel plaisir prenez-vous à dire du mal de votre personne, de votre esprit ; à rabaisser votre bonne conduite ; à trouver qu’il faut avoir bien de la bonté pour songer à vous ? Quoique assurément vous ne pensiez point tout cela, j’en suis blessée, vous me fâchez ; et quoique je ne dusse peut-être pas répondre à des choses que vous dites en badinant, je ne puis m’empêcher de vous en gronder, préférablement à tout ce que j’ai à vous mander. Vous êtes bonne encore quand vous dites que vous avez peur des beaux esprits. Hélas ! ma chère, si vous saviez qu’ils sont petits

  1. 6. Voyez la note 7 de la lettre 157.
  2. 7. Adhémar. Voyez la note 9 de la lettre 196.