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lancée. D’Hacqueville[1] vous rendra un bon compte de cette affaire. Je revins enfin à huit heures de chez Mme de la Fayette ; mais en entrant ici, bon Dieu ! comprenez-vous bien ce que je sentis en montant ce degré ? Cette chambre où j’entrois toujours, hélas ! j’en trouvai les portes ouvertes ; mais je vis tout démeublé, tout dérangé, et votre pauvre petite fille qui me représentoit la mienne. Comprenez-vous bien tout ce que je souffris ? Les réveils de la nuit ont été noirs, et le matin je n’étois point avancée d’un pas pour le repos de mon esprit. L’après-dînée se passa avec Mme de la Troche à l’Arsenal[2]. Le soir, je reçus votre lettre, qui me remit dans les premiers transports, et ce soir j’achèverai celle-ci chez M. de Coulanges, où j’apprendrai des nouvelles ; car pour moi, voilà ce que je sais, avec les douleurs de tous ceux que vous avez laissés ici. Toute ma lettre seroit pleine de compliments, si je voulois.

Vendredi au soir.

J’ai appris chez Mme de Lavardin[3] les nouvelles que je vous mande ; et j’ai su par Mme de la Fayette qu’ils


    forme du mot est Merlusine, et c’est ainsi qu’il est imprimé dans les premières éditions des lettres. Il paraît que Mme de Marans, bien qu’on la comptât parmi les amis de la famille, et qu’à ce titre elle eût signé au contrat de Mme de Grignan, avait tenu sur elle de mauvais propos, particulièrement au sujet de sa fausse couche de Livry : voyez la Notice, p. 111.

  1. 5. D’Hacqueville, conseiller du Roi et abbé, avait été camarade de collége du cardinal de Retz, dont il resta l’ami dévoué, et qu’il représenta à la signature du contrat de Mme de Grignan. Il mourut subitement à Paris en 1678. Sur ses relations avec Mme de Sévigné, voyez la Notice, p. 113. Il appartenait probablement à la famille parlementaire de ce nom : un Jérôme d’Hacqueville mourut premier président du parlement de Paris en 1628.
  2. 6. Voyez la note 4 de la lettre 41, et la note 3 de la lettre 115.
  3. 7. Marguerite-Renée de Rostaing, fille de Charles de Rostaing, comte de Bury, et d’Anne Hurault de Chiverny. Elle était veuve de