1673
grâces. Le Roi vit l’état des pensions : il trouva deux mille francs pour Mme Scarron, il les raya, et mit deux mille écus[1].
Tout le monde croit la paix ; mais tout le monde est triste d’une parole que le Roi a dite, qui est que, paix ou guerre, il n’arriveroit à Paris qu’au mois d’octobre.
Je viens de recevoir une lettre du jeune guidon. Il s’adresse à moi pour demander son congé ; et ses raisons sont si bonnes, que je ne doute pas que je ne l’obtienne[2].
J’ai vu une lettre admirable que vous avez écrite à M. de Coulanges ; elle est si pleine de bon sens et de raison, que je suis persuadée que ce seroit méchant signe pour quelqu’un qui trouveroit à y répondre. Je promis hier à Mme de la Fayette qu’elle la verroit ; je la trouvai tête à tête avec un appelé Monsieur le. Duc. On regretta le temps que vous étiez à Paris ; on vous y souhaita ; mais, hélas ! qu’ils sont inutiles, les souhaits ! et cependant on ne sauroit se corriger d’en faire.
M. de Grignan ne s’est point du tout rouillé en province ; il a un très-bon air à la cour, mais il trouve qu’il lui manque quelque chose ; nous sommes de son avis, nous trouvons qu’il lui manque quelque chose[3]. J’ai mandé à M. de la Trousse ce que vous m’écrivez de lui. Si ma lettre va jusqu’à lui, je ne doute pas qu’il ne
- ↑ 2. Mme de Coulanges félicita Mme Scarron, en son nom et au nom de Mme de Sévigné. Mme Scarron répondit par un joli billet : « Je remercie, dit-elle, Mme de Sévigné ; dites-lui combien je mérite qu’elle m’aime toujours. Le mignon a fort bien retenu les vers de M. de Coulanges ; il les a récités avec grâce. On a demandé l’auteur : je l’ai nommé ; on a souri ; dans ce pays-ci rien ne se perd. » (Lettres de Madame de Maintenon, Amsterdam, 1756, in-12, tome I, p. 56.)
- ↑ 3. Mme de Coulanges était, comme nous l’avons dit, cousine germaine de Louvois. — Voyez la Notice, p. 202.
- ↑ 4. Il désirait le cordon de l’Ordre.