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pauvre garçon. Il a fait une grande amende honorable de sa vie passée, s’en est repenti, en a demandé pardon publiquement[1]. Il a fait demander pardon à Vardes, et lui a mandé mille choses qui pourront peut-être lui être bonnes. Enfin il a fort bien fini la comédie, et laissé une riche et heureuse veuve[2]. La chancelière a été si pénétrée du peu ou point de satisfaction[3], dit-elle, qu’elle[4] a eue pendant ce mariage, qu’elle ne va songer qu’à réparer ce malheur ; et s’il se rencontroit un roi d’Éthiopie[5], elle mettroit jusqu’à son patin[6] pour lui donner sa petite-fille. Nous ne voyons point de mari pour elle. Vous allez nommer, comme nous, M. de Marsillac : elle ni lui ne veulent point l’un de l’autre. Les autres ducs[7] sont trop jeunes. M. de Foix est pour Mlle de Roque-

    Plessis, de Frazé et de Rabestan, et de Marie de Conan. Elle avait épousé le maréchal de Gramont le 28 novembre 1634, et mourut en mai 1689. — Frazé, dont le père de la maréchale avait été seigneur, est dans le Perche (Eure-et-Loir, arrondissement de Nogent-le-Rotrou, canton de Thiron).

  1. 15. Perrin a joint cette phrase à la précédente : « …ce pauvre garçon, lequel a fait une grande, etc. »
  2. 16. « Une riche et une heureuse veuve. » (Édition de 1725.) — Elle épousa depuis le duc du Lude, en 1681. [Note de Perrin.)
  3. 17. « Du peu ou du point de satisfaction. » (Éditions de 1725 et de 1726.)
  4. 18. Dans les deux éditions de Perrin, elle est remplacé par sa petite-fille.
  5. 19. Allusion à Zaga-Christ, aventurier venu à Paris en 1635, mort à Ruel en 1638, et qui se faisait passer pour roi d’Éthiopie. Sur ce singulier personnage et la réputation qu’on lui avait faite, voyez des Réaux, tome V, p. 61 et suivantes. — Ce passage, depuis : « et s’il se rencontroit, » jusqu’à : « sa petite-fille, » a été omis par Perrin ; il se trouve dans les éditions de 1725 et de 1726.
  6. 20. La chancelière passait pour très-avare. — On appelait patin une sorte de soulier fort haut, aussi élevé par devant que par derrière, que les femmes portaient autrefois.
  7. 21. Dans les éditions de 1725 et de la Haye : « Les autres deux ; » dans celle de Rouen : « Les deux autres. »