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pourra parler d’accommodement tant qu’on voudra : il faut être doux après la victoire.

Despréaux vous ravira par ses vers. Il est attendri pour le pauvre Chapelain : je lui dis qu’il est tendre en prose, et cruel en vers[1].

Adieu, ma très-chère enfant ; que je vous serai obligée si vous venez m’embrasser ! Il y a bien du bruit à nos états de Bretagne[2] : vous êtes bien plus sages que nous. Bussy a ordre de s’en retourner en Bourgogne ; il n’a pas fait sa paix avec ses principaux ennemis[3] ; il veut toujours marier sa fille avec le comte de Limoges[4] : c’est la faim et la soif ensemble ; mais la beauté du nom le charme. J’attends mon fils à tout moment.


  1. 13. Voyez la satire IX de Despréaux. (Note de Perrin.) Voyez aussi la Notice, p. 167 et suivante.
  2. 14. Ils avaient été ouverts, comme nous l’avons dit, le 24 novembre précédent, et durèrent jusqu’au 10 janvier. Deux députés ayant fait des objections à certaines demandes de subsides, furent arrêtés par ordre du Roi, puis relâchés sur les réclamations de l’assemblée et grâce à l’intervention de la princesse de Tarente. Voyez Walckenaer, tome V, p. 56, et la Notice, p. 186.
  3. 15. Condé surtout et les la Rochefoucauld lui tinrent rigueur. « Le 21 novembre la princesse (de Longueville) me manda par mon amie (Mlle de Portes) que Monsieur son frère ne me vouloit point pardonner ma prétendue offense, et qu’en lui témoignant beaucoup d’aigreur encore contre moi, il lui avoit dit qu’il ne souffriroit pas que je fusse sur le pavé de Paris en même temps que lui. Je répondis qu’il n’appartenoit qu’au Roi de parler ainsi, etc. » Mais le Roi ne permit point à Bussy de prolonger son séjour à Paris ; le Comte ne put rester qu’en se cachant. Voyez le tome II de sa Correspondance, particulièrement p. 307, 323, 328, et le chapitre iv du tome V de Walckenaer.
  4. 16. Voyez plus haut, p. 152, note 4.