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n’a point eu de repos qu’elle n’ait accompli les prophéties.

On ne voit point encore ces petits princes[1]. L’aîné a été trois jours avec père et mère ; il est joli, mais personne ne l’a vu.

Adieu, ma chère enfant, je vous embrasse avec une tendresse sans égale, la vôtre me charme ; j’ai le bonheur de croire que vous m’aimez.


1674

367. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 5e janvier.

Il y a aujourd’hui un an que nous soupâmes chez l’Évêque[2], ma chère bonne ; vous soupez peut-être à l’heure qu’il est chez l’Intendant[3]. Vous n’y faites pas, à mon avis, débauche de sincérité. Tout ce que vous man-

  1. 18. « Dans ce temps-là le Roi déclara trois enfants naturels : deux garçons, dont l’un s’appelle le duc du Maine (Louis-Auguste de Bourbon, né à Versailles le 31 mars 1670, mort en 1736), l’autre. le comte de Vexin (Louis-César, 1672-1683), et une fille, Mademoiselle de Nantes (Louise-Françoise, née le 1er juin 1673, mariée en 1685 au duc de Bourbon Condé, morte en 1743). Dans leur légitimation (celle du duc du Maine fut registrée le 20 décembre) on ne nomma point la mère (Mme de Montespan). » (Mademoiselle, tome IV, p. 357, 358.) — Voyez la lettre suivante, p. 350.
  2. Lettre 367. — 1. Chez l’évêque de Marseille. Voyez le commencement de la lettre du 12 janvier suivant. — Dans les éditions de 1725 et 1726 (la Haye), la lettre est datée de décembre (dans celle de Rouen, du 18 décembre) 1673. On lit ainsi dans les trois la première phrase : « Il y a environ un an que nous soupâmes chez l’Archevêque. »
  3. 2. M. Rouillé de Mêlai, intendant de Provence. Voyez plus haut, p. 277, note 2 de la lettre 347.