Les dames du palais sont réglées à servir par semaine : cette sujétion d’être quatre pendant le dîner et le souper est une merveille pour les femmes grosses ; il y aura toujours des sages-femmes derrière elles et à tous les voyages. La maréchale d’Humières[1] s’ennuiera bien d’être toujours debout près de celles qui sont assises : si elle boude, elle fera mal sa cour, car le Roi veut de la sujétion. Je crois qu’on s’en fait un jeu chez Quantova[2]. Il est vrai qu’en ce lieu-là on a une grande attention à ne séparer aucune femme de son mari, ni de ses devoirs ; on n’aime pas le bruit, si on ne le fait. On ne voit point encore les nouveaux princes[3] ; on ne sait comme ils sont faits. Il y en a eu à Saint-Germain, mais ils n’ont pas paru. Il y aura des comédies à la cour, et un bal toutes les semaines. On manque de danseuses. Le Roi dansera, et Monsieur mènera Mademoiselle de Blois[4], pour ne pas mener Mademoiselle[5], sa fille, qu’il laisse à Monsieur le Dauphin. On joue jeudi l’opéra[6], qui est un
- ↑ 15. Louise-Antoinette-Thérèse de la Châtre, maréchale d’Humières, ne fut duchesse qu’en 1690. (Note de Perrin, 1754.)
- ↑ 16. Dans le manuscrit : « Chez Mme de Montespan. » — Nous n’avons pas besoin de dire qu’à la ligne suivante les mots « en ce lieu-là, » ne se rapportent pas à cette dernière petite phrase, mais à ce qui précède, et qu’ils signifient « à la cour, chez le Roi et chez la Reine. »
- ↑ 17. Voyez la lettre du 1er janvier précédent, vers la fin.
- ↑ 18. Marie-Anne de Bourbon, née en octobre 1666, fille de Mme de la Vallière, mariée depuis, en 1680, à Louis-Armand de Bourbon, prince de Conti, morte en 1739.
- ↑ 19. La petite Mademoiselle, Marie-Louise, fille de Monsieur et d’Henriette d’Angleterre, née le 27 mars 1662, femme de Charles II d’Espagne en 1679. Voyez la fin de la lettre suivante.
- ↑ 20. Alceste, opéra de Quinault et de Lulli, qui avait été représente pour la première fois le 2 janvier sur le théâtre du Palais-Royal. Voyez la note 11 de la lettre du 20 novembre précédent. — Perrin dit en note qu’il s’agit de Cadmus ; mais cette tragédie de Quinault, mise également en musique par Lulli, et dont le titre complet est