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voir notre Rabutin au collège. Nous parlâmes fort de vous, elle et moi. Pour Manicamp et moi[1], nous ne finissons pas en quelque endroit que nous soyons, mais d’un souvenir agréable, vous regrettant, ne trouvant rien qui vous vaille, chacun de nous redisant quelque morceau de votre esprit ; enfin vous devez être fort content de nous.

Adieu, mon cher cousin, mille compliments, je vous prie, à Madame votre femme. Elle m’a écrit une très-honnête lettre, mais j’ai passé le temps de lui faire réponse. Me voilà dans l’impénitence finale ; j’ai tort, je ne saurois plus y revenir ; faites ma paix.

Je ne sais si vous savez que les maréchaux d’Humières et de Bellefonds sont exilés pour ne vouloir pas obéir à M. de Turenne, quand les armées seront jointes.


1672

269. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, ce mercredi 27e avril.

Je m’en vais, ma bonne, faire réponse à vos deux lettres, et puis je vous parlerai de ce pays-ci. M. de Pompone a vu la première, et verra assurément une grande partie de la seconde. Il est parti ; ce fut en lui disant adieu que je la lui montrai, ne pouvant jamais mieux dire que ce que vous écrivez sur vos affaires. Il vous trouve admirable ; je n’ose vous dire à qui il compare votre style, ni les louanges qu’il lui donne. Enfin il m’a fort priée de vous assurer de son estime et du soin qu’il aura toujours de faire tout ce qui vous la pourra témoigner, Il a été ravi

  1. 7. Les mots et moi sont d’une autre main. Bussy a seulement écrit : « Pour Manicamp, nous ne finissons pas… »