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Je voudrois bien savoir des nouvelles de Mme de Grignan ; car je l’aime bien aussi, et il entre dans cette amitié autant d’inclination que de reconnoissance[1].


1674

380. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.

[Paris, avril ou mai[2].]

C’est une plaisante chose que de recevoir une de vos lettres datée d’Aix, et que ma pauvre fille se trouve fâchée de n’y être pas pour vous y recevoir. Vous aurez bientôt M. de Grignan ; mais pour elle, je vous la garde. Revenez la voir tout aussitôt que le service du Roi votre maître vous donnera la liberté de quitter vos îles[3]. Je ne sais si elles sont inaccessibles ; je crois que vous devriez le souhaiter, car le bruit ne court pas que vous ayez beaucoup d’autre défense, au cas que les ennemis fussent assez insolents pour vous faire une visite.

Je laisse à notre cher d’Hacqueville à vous parler de la Franche-Comté et de toutes les armées que nous avons sur pied aux quatre coins du monde. Je veux vous dire ce que les gazettes ne disent point. Monsieur le Premier[4],

  1. Lettre 379. — 1. Cette lettre manque dans le manuscrit de l’Institut.
  2. Lettre 380. — 1. Cette lettre est de mai ou des derniers jours d’avril : il y est parlé des visites que Mme de la Vallière a reçues huit jours durant ; et Mademoiselle nous apprend (tome IV, p. 358 et p. 396) que la duchesse était entrée aux Carmélites le jour même que le Roi partit pour la seconde conquête de la Franche-Comté, c’est-à-dire le jeudi 19 avril : voyez la Gazette du 21 avril, et ce que dit Bussy à la suite de la lettre 714 de sa Correspondance.
  3. 2. Les îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, dont le comte de Guitaut était gouverneur.
  4. 3. Le premier écuyer du Roi, Henri de Beringhen. Voyez sur