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1674 trouvé encore plus beau, si la Comtesse avoit aidé à son mari à vous en faire les honneurs ; mais non, il vaut encore mieux que vous la trouviez ici. Vos conversations seront infinies, quand vous joindrez la Provence avec les affaires passées et présentes de ce pays-ci. Vous y trouverez le procès de M. de Rohan bien avancé : mon Dieu, la triste aventure ! quelle scène et quel spectacle[1] ! Vous vous souvenez de nos conversations, je vous en remercie. Je vous suis bien plus obligée de tout ce que vous me disiez, que vous ne me l’êtes de mon attention ; je n’oublierai jamais cet endroit de ma vie, il me semble qu’il nous a fait une liaison particulière. Je suis persuadée que vous n’en auriez pas tant dit à la comtesse de Bussy, et que vous n’avez point de sujette que vous aimiez tant que moi[2].

Adieu, Monsieur ; adieu, Madame : je suis très-sincèrement à vous.

M. de Rabutin Chantal.

Suscription : Pour Monsieur le comte de Guitaut[3].


  1. 4. L’exécution de Louis de Rohan devait avoir lieu dans le quartier de Mme de Sévigné, bien près de la place Royale, où habita longtemps la mère du chevalier. Voyez la note 5 de la lettre précédente.
  2. 5. Voyez sur ces dernières phrases les lettres écrites de Bourbilly, d’Époisse et d’Auxerre, en octobre 1673.
  3. 6. Voyez au tome suivant pourquoi nous avons renvoyé à l’année 1675 une lettre du 22 novembre qui a été placée en 1674 par un des éditeurs qui nous ont précédés, et omise par ceux qui sont venus après lui.