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Adieu, ma très-chère enfant, je ne sais point de nouvelles. Notre cardinal se porte très-bien ; écrivez-lui, et qu’il ne s’amuse point à ravauder et répliquer à Rome ; il faut qu’il obéisse, et qu’il use ses vieilles calottes, comme dit le gros abbé[1]. Il se plaint de votre silence. M. de la Rochefoucauld vous mande que la goutte est si parfaitement revenue, qu’il croit que la pauvreté reviendra aussi ; du moins il ne sent point le plaisir d’être riche avec les douleurs qui le font mourir. Je vous embrasse mille fois.


1675

417 — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Deux mois après que j’eus écrit cette lettre (no 400, p. 455), j’écrivis celle-ci à Mme de Sévigné.
À Chaseu, ce 15e juillet 1675.

Il y a plus de quinze jours que je balance à vous écrire, Madame ; mais comme c’est sur un chapitre de tristesse, j’ai de la peine à m’y résoudre : je ne suis pas bon pour les consolations, je n’aime pas même à être consolé. C’est pour le départ de Mme de Grignan et pour la retraite du cardinal de Retz que je vous écris aujourd’hui. Vous savez bien, Madame, en un mot comme en mille, que je suis bien aise de votre joie[2], et fort fâché de vos chagrins ; mais n’en parlons plus, on ne sauroit trop tôt finir cette matière.

Comment vous portez-vous ? où êtes-vous ? et à quoi vous amusez-vous ? En attendant votre réponse, Madame, je vous dirai que je me prépare à faire le mariage de

  1. 6. L’abbé de Pontcarré.
  2. Lettre 417 — 1. Dans le manuscrit de l’Institut : « de vos joies. »