1675fait grand plaisir, cette dernière fois, de m’ôter la colère que j’avois contre le cardinal d’Estrées[1] ; il m’apprend que le nôtre[2] a été refusé en plein consistoire, sur sa propre lettre, et qu’après cette dernière cérémonie il n’y a plus rien à craindre ; de sorte que le voilà trois fois cardinal malgré lui, du moins les deux dernières ; car pour la première, s’il m’en souvient, il n’en fut pas trop fâché. Écrivez-lui pour vous moquer de son chagrin. D’Hacqueville est ravi, je l’en aime. Je reçois souvent des billets de cette chère Éminence ; je lui en écris aussi ; je tiens ce léger commerce très-mystérieux et très-secret : il m’en est plus cher. Vous ne devez pas manquer de lui écrire aussi ; vous seriez ingrate si vous ne conserviez pour lui bien de l’attachement. Il a été un peu malade ; il se porte bien : il me mande que nous serions contents de la sagesse qu’il a eue à faire des remèdes.
N’avez-vous point peur de Ruyter[3] ?
- ↑ Voyez la lettre du 9 octobre précédent, à Mme de Grignan, p. 166.
- ↑ Le cardinal de Retz.
- ↑ Ruyter était parti des ports de Hollande le 18 août, et il croisait alors au nord de la Sicile avec les Espagnols, pour empêcher Duquesne de secourir Messine.
- ↑ Le comte de Guitaut avait succédé (en 1649) à son oncle le commandeur dans le gouvernement des îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat.
- ↑ Ce sont deux vers à chanter sur le même air que les vers qui commencent la 1re scène du Ve acte d’Alceste, et y sont six fois répétés :
- Alcide est vainqueur du trépas,
- L’enfer ne lui résiste pas.
- Ruyter est le Dieu des combats,
- Fût-il la valeur même et le Dieu des combats.