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1675
Milon[1], où cette jolie affaire se doit terminer. Je n’eusse jamais cru que d’Olonne eùt été propre à se soucier de son nom et de sa famille. Adieu ma très-belle et très-aimable enfant, je vous aime assurément de tout mon cœur.

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460. —— DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE
DE BUSSY RABUTIN ET À MADEMOISELLE DE BUSSY[2].

Huit jours après que j’eus écrit cette lettre (n° 458, p. 186), et qu’elle ne pouvoit tout au plus qu’arriver aux Rochers, j’en reçus celle-ci de Mme de Sévigné, qui étoit la réponse à celle que je lui avois écrite du 1er octobre (n° 451, p. 152).

Aux Rochers, ce 20e octobre 1675.

Voilà, mon cher cousin, la procuration que vous me faites l’honneur de me demander pour le mariage de ma nièce. On ne peut pas l’approuver plus que je fais ; je vous le mandai il y a huit ou dix jours. J’ai reçu même une lettre de notre amant, qui, par un excès de politesse, me demande mon approbation. Sa lettre est droite, simple, disant ce qu’il veut dire d’un tour noble, et qui n’est point abîmé dans la convulsion des compliments, comme dit la comédie[3]. Enfin, sur l’étiquette du sac, on peut fort bien juger que c’est un homme de bon sens et de bon esprit. Je joins à cela le goùt qu’il a pour vous, qu’on ne peut avoir qu’à proportion qu’on a de mérite ; et cette

  1. Les comtes d’Olonne étaient sénéchaux de Poitou, et les ducs de Noirmoutier, seigneurs de la Ferté-Milon.
  2. LETTRE 460. — I. Cette lettre n’est point dans le manuscrit de l’Institut.
  3. On lit dans les Fâcheux de Molière (1661), acte I, scène 1 :

    Et tandis que tous deux étoient précipités
    Dans les convulsions de leurs civilités,
    Je me suis doucement esquivé sans rien dire.