1675cette défense qu’on devoit faire au parlement d’envoyer à la maison de ville ; j’attends la nomination du procureur du pays, et le succès du voyage du consul, qui veut être noble par ordre du Roi. J’ai fort ri de ce premier président
[1], et des effets de sa jalousie : on lui faisoit une grande injustice de croire qu’un homme élevé à Paris ne sût pas vivre, et ne donnât pas plutôt une bonne couple de soufflets que des coups de plat d’épée : je suis bien étonnée qu’il soit jaloux de ce petit garçon qui sentoit le tabac ; il n’y a personne qui ne soit dangereux pour quelqu’un : il me semble que le vin des Bretons figure avec le tabac des Provençaux.
J’admire toujours qu’on puisse prononcer une harangue sans manquer et sans se troubler, quand tout le monde a les yeux sur vous et qu’il se fait un grand silence. Ceci est pour vous, Monsieur le Comte[2] : je me réjouis que vous possédiez cette hardiesse, qui est si fort au-dessus de mes forces ; mais, ma fille, c’est du bien perdu que de parler si agréablement, puisqu’il n’y a personne. Je suis piquée, comme vous, que l’Intendant et les évêques ne soient point à l’ouverture de cette assemblée : je ne trouve rien de plus indigne, ni de moins respectueux pour le Roi, et pour celui qui a l’honneur de le représenter[3]. Si l’on attend que Monsieur de Marseille soit re-
- ↑ Voyez la lettre du 16 octobre précédent, p. 184 et 185.
- ↑ Voyez ci-dessus, la note 1.
- ↑ Il avait été décidé que le lieutenant général qui représentait le Roi aurait le pas sur les évêques dans les états des provinces ; et depuis cette décision, les évêques s’abstenaient souvent d’y assister. (Note de l’édition de 1818.) Voyez la lettre du ig janvier 1674, tome III, p. 381 et 382.
possible l’intérêt particulier et général qui engage les députés de se disposer à fournir au Roi un secours considérable, dans une conjoncture où Sa Majesté soutient les efforts de tant d’ennemis conjurés et protège si puissamment les peuples opprimés de Sicile. »