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1675ressemblons en ce pays nous ne voyons que des gens qui disent non quand nous leur demandons notre pauvre bien. Adieu, ma très-chère enfant ; je pense à vous et la nuit et le jour ; vous me faites comprendre ce que sont les vrais dévots.

Il y a un chevalier de Sévigné à Toulon, qui est votre parent et mon filleul[1] ; le chevalier de Buous dit qu’il est fort brave. S’il va saluer M. de Grignan, je le prie de lui faire quelque honnêteté particulière, à cause du nom. Il voudroit bien avoir un vaisseau : vous qui gouvernez M. de Seignelay[2], vous pourriez bien aisément faire son affaire[3].

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469. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mercredi 20e novembre.

Je n’ai point reçu de vos lettres, ma fille ; c’est une grande tristesse. Du But[4] me mande que cela vient du mauvais temps, et que le courrier de Provence n’arrive plus assez tôt pour que votre paquet soit mis avec celui de Bretagne. Je ne crois point cela, et je m’imagine que

  1. Ils étaient deux frères officiers dans la marine royale. Mme de Sévigné recommande encore celui-ci à M. de Grignan dans la lettre du 5 août 1676 (et dans celle du 3 septembre 1677). On voit, par un état des vaisseaux du Roi en 1690, que l’un d’eux commandait le Palmier, de trente-six canons, et l’autre le Diamant, de soixante canons. Voyez les Mémoires de Dangeau, tome I, p. 343. (Note de l’édition de 1818.)
  2. Fils aîné de Colbert. Il remplaça son père au ministère de la marine en 1676.
  3. Dans l’édition de 1754 : « obtenir pour lui ce qu’il souhaite. »
  4. LETTRE 469. — Nous avons déjà vu ce nom dans la lettre du 16 octobre 1673, tome III, p. 245.