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1675vous apprendra des nouvelles de la Mazarine. On m’assure dans ce moment qu’elle est à six lieues de Paris : ô la folle ! ô la folle[1] ! Le Roi a donné encore à Mme de Fontevrault, outre les six mille écus, un diamant de trois mille louis : j’en suis fort aise. Je ne saurois écrire aujourd’hui au Coadjuteur ; comment fera-t-il, ponctuel comme il est, pour souffrir le retardement de cette réponse ? Ne le grondez point de m’avoir envoyé votre lettre : elle étoit admirable, il n’y a rien que j’aime tant. Et M. de la Garde, l’avez-vous ? c’est un homme que j’estime et qui vaut beaucoup. J’ai en vérité besoin de savoir tout ce qui se passe où vous êtes. Adieu, ma chère enfant : je causerai davantage une autre fois.

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*470. — DU COMTE DE GRIGNAN
AU COMTE DE GUITAUT.
Le 22e novembre, à Lambesc[2].

Le sieur de Tripoli, qui vous rendra cette lettre, est celui qui remplit la place de ce pauvre du Breuil. Vous voulez bien, Monsieur, que je vous le présente et que je

  1. Allusion aux mots prononcés par Sganarelle dans la vie scène du IIIe acte de l’Amour médecin, de Molière (1665).
  2. Lettre 470 (revue sur l’autographe).— Cette lettre nous paraît être plutôt de l’hiver de 1675, que de celui de 1674, où on l’avait placée précédemment. En 1675, l’assemblée des communautés fut tenue en octobre et novembre ; M. et Mme de Guitaut étaient à cette époque aux îles Sainte-Marguerite ; M. et Mme de Grignan étaient également en Provence ; circonstances qui toutes s’accordent avec le contenu de notre lettre. En 1674, au contraire, l’assemblée siégea en novembre et décembre ; Mme de Grignan était à Paris ; M. et Mme de Guitaut à Époisse (voyez tome III, p. 425, la lettre du 16 novembre 1674).