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1675plus si fort l’admiration de tout le monde, et que le proverbe a fait son effet en elle ; mon amie de Lyon[1] m’en paroît moins coiffée ; la dame d’honneur même[2], n’a plus les mêmes empressements, et cela fait faire des réflexions morales et chrétiennes à ma petite amie[3] : ne parlez point de ceci. Je vous conseille de faire tenir un petit compliment, par d’Hacqueville, à Mme de la Fayette, sur cette abbaye.

Adieu, ma très-chère enfant : il me semble que je ne vous aime point aujourd’hui ; je vous aimerai une autre fois ; voilà ce qui vous doit consoler. Parlez-moi des Essais de morale : n’est-ce pas un aimable livre ?

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479. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Quatre jours après que j’eus écrit cette lettre (celle du 26 décembre[4], voyez plus loin, p. 300), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.

Aux Rochers, ce 20e décembre 1675.

JE ne saurois comprendre pourquoi je ne vous écris pas ; car assurément c’est à moi à féliciter la nouvelle mariée de son nouveau mariage[5], à faire mes compliments au nouvel époux et au nouveau beau-père. Enfin tout est nouveau, mon cousin, hormis mon amitié pour vous, qui est fort ancienne, et qui me fait très-souvent penser à

  1. Mme de Coulanges.
  2. Mme de Richelieu.
  3. Sans doute encore Mme de Coulanges.
  4. LETTRE 479. La lettre du 26 décembre est placée avant celle du 20 dans la copie autographe dont nous suivons le texte.
  5. Le mariage de Mlle de Bussy avec le marquis de Coligny avait eu lieu le 5 novembre précédent.