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1675reuil. Toute cette compagnie m’a fort parlé de vous. Quand je serai aux Rochers, je vous écrirai plus longtemps : en vérité, ma fille, c’est toute ma consolation que de vous parler.

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* 481. —— DE MADAME DE SÉVIGNÉ
AU PRÉSIDENT DE BERBISEY[1].
Aux Rochers, 22e décembre[2].

Je vous écris aujourd’hui, mon très-cher Président, pour tout ce qu’il y a de la Maisons à Bourbilly. Le bonhomme que vous connoissez me prie de vous recommander son cadet ; moi je vous sollicite pour mon amodiateur. Ainsi vous n’avez qu’à compter que dès que vous verrez un homme qui vous dira « Monseigneur, je m’appelle la Maison, je viens de Bourbilly, » vous n’avez qu’à le regarder comme un de vos sujets, dont vous êtes le protecteur. M. le président Frémyot en usoit ainsi. Vous avez sa charge ; je ne vous honore pas moins que

  1. Lettre 481 (revue sur l’autographe). Jean de Berbisey (c’est ainsi que le nom est constamment écrit sur les registres du parlement) était président à mortier au parlement de Bourgogne, comme l’avait été avant lui le président Claude Frémyot ; mais il n’avait pas la charge de ce dernier, mort depuis plus de cinquante ans. Sainte Chantal, grand’mère de Mme de Sévigné, était fille d’un Frémyot et d’une Berbisey.
  2. L’original ne porte point d’indication d’année ; mais la lettre est évidemment de 1675. On voit par diverses lettres au comte de Guitaut, des mois de janvier, mars et avril 1683, que le bail de la Maison, fermier de Bourbilly (voyez tome II, p. 539), expira cette année (1683) et ne fut point renouvelé ; or de 1674 à 1684 Mme de Sévigné ne se trouva qu’une fois aux Rochers en décembre, et ce fut en 1675. Nous apprenons par la lettre précédente et par la suivante qu’elle était allée le samedi 21 à Vitré, et que dès le dimanche 22 elle était retournée chez elle.