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vous en voudrez davantage, demandez-les à M. de Boissy[1] : c’est le plus joli garçon du monde, qui pour récompense ne veut que l’honneur d’être nommé dans cette lettre. J’en reçois une de Corbinelli : il est guéri ; il a été très-mal. Ils iront à Grignan : j’en suis bien aise ; vous parlerez de moi, et vous aurez une bonne compagnie.

Vous vous moquez de mes questions, quand je vous demande si vous avez été à pied à Pierrelatte. En voici encore une : N’aurez-vous point de cocher ? Êtes-vous bien contente de n’avoir qu’un palefrenier ? J’en mène trois : Lombard, Langevin et la Porte : c’est un meuble qui me paroit fort nécessaire[2].

Adieu, ma très-chère et très-aimable bonne : vous m’aimez ; c’est assurément le dessous de vos cartes, aussi bien que des miennes[3].

Ne croyez point que j’offense ce que j’aime par négliger ma santé : j’en ai un véritable soin pour l’amour de vous, et c’étoit pour vous plaire que j’allois voir M. de l’Orme. J’y trouvai Mme de Frontenac et la Divine[4], et la Bertillac, qui y loge, et qui est comme une potée de souris. Cette maison n’est point ennuyeuse ; mais ma lettre, qu’en dites-vous ? J’aime à vous parler quasi tous les

  1. Louis-Urbain Lefèvre de-Caumartin, mort sous-doyen du conseil d’État, le 2 décembre 1720. Il portait, du vivant de son père, le nom de la terre de Boissy en Brie. (Note de l’édition de 1818.)
  2. Ce paragraphe n’est que dans l’édition de la Haye (1726).
  3. Tel est le texte de la Haye et de la première édition de Perrin (1734). Dans sa seconde (1754), le chevalier a ainsi éclairci la phrase : « Comme la véritable tendresse que j’ai pour vous est le dessous des miennes. » Voyez plus haut, p. 23.
  4. Mlle d’Outrelaise. (Note de Perrin, 1734.) — Voyez au tome II les notes 5 et 6 de la p. 192.