Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/366

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 360 —


1676puis dans le même embarras ? Je ne comprends point ce qu’un petit glorieux peut faire d’un mal qui commence d’abord à vous soumettre, pieds et poings liés, à son empire. On dit aussi que le cardinal de Bouillon n’est pas exempt de cette petite humiliation. Oh, le bon mal ! et que c’est bien fait de le voir un peu jeté parmi les courtisans ! Mon fils est allé à Vitré pour une affaire : c’est pourquoi je donne sa charge de secrétaire à une petite personne dont je vous ai souvent parlé, et qui vous prie de trouver bon qu’elle vous baise respectueusement les mains. Hélène sera ici dans quatre jours : j’ai compris que je ne pourrois m’en passer, voyant bien que mon fils me va ôter Larmechin. Il y a tant d’incommodité dans la santé qui suit la guérison d’un rhumatisme, qu’on ne sauroit se passer d’être bien servie.

Voilà une lettre que la bonne princesse vient de m’envoyer pour vous : savez-vous bien que je suis touchée de l’extrême politesse et de la tendre amitié qu’il y a dans ce procédé ? Je ne suis pas en peine de la façon dont vous y ferez réponse.

———
503. — DE CHARLES DE SÉVIGNÉ, SOUS LA DICTÉE
DE MADAME DE SÉVIGNÉ, À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, dimanche 16e février.

Puisque vous jugez la question, qu’il vaut mieux ne point voir de l’écriture de la personne qu’on aime, que d’en voir de mauvaise, je crois que je ne proposerai rien cette fois-ci à ma main enflée ; mais je vous conjure, ma fille, d’être entièrement hors d’inquiétude. Mon fils me fit promener hier par le plus beau temps du monde : je m’en trouvai fortifiée, et si mes enflures veulent bien me