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1676Monsieur le premier président pour ma santé[1]. J’ai fait voir mes mains et quasi mes genoux à Langeron[2], afin qu’il vous en rende compte. J’ai d’une manière de pommade qui me guérira, à ce qu’on m’assure ; je n’aurai point la cruauté de me plonger dans le sang d’un bœuf, que la canicule ne soit passée. C’est vous, ma fille, qui me guérirez de tous mes maux. Si M. de Grignan pouvoit comprendre le plaisir qu’il me fait d’approuver votre voyage, il seroit consolé par avance de six semaines qu’il sera sans vous.

Mme de la Fayette n’est point mal avec Mme de Schomberg. Cette dernière me fait des merveilles, et son mari à mon fils. Mme de Villars songe tout de bon à s’en aller en Savoie ; elle vous trouvera en chemin. Corbinelli vous adore, il n’en faut rien rabattre ; il a toujours des soins de moi admirables. Le bien Bon vous prie de ne pas douter de la joie qu’il aura de vous voir ; il est persuadé que ce remède m’est nécessaire, et vous savez l’amitié qu’il a pour moi. Livry me revient souvent dans la tête, et je dis que je commence à étouffer, afin qu’on approuve mon voyage[3].

Adieu, ma très-aimable et très-aimée : vous me priez de vous aimer ; ah ! vraiment je le veux bien ; il ne sera pas dit que je vous refuse quelque chose.

  1. Voyez plus haut, p. 541.
  2. Voyez tome III, p. 402, note 8.
  3. Ce paragraphe et le précédent ont été imprimés pour la première fois dans l’édition de 1754.