L’abbé de Pontcarré me montra hier ce que vous lui écrivez sur le manteau donné inconsidérément[1] : cela est fort plaisant.
Il est vrai que la conduite de notre cardinal dans son voyage[2] est adorable : on l’admire bien aussi ; il en reçoit l’honneur qu’il mérite.
591. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Voici le second tome du frater. Je lui envoyai hier un carrosse au Bourget, et je vins avec un autre à six chevaux (cela soit dit en passant)[3] le trouver ici, où je ne croyois pas trop qu’il dût arriver si précisément. Cependant le hasard, qui est quelquefois plaisant, nous fit tous deux[4]. rencontrer au bout de l’avenue : cette justesse nous fit rire. Nous entrâmes, nous nous embrassâmes, nous parlâmes de vingt choses à la fois, nous nous questionnâmes sans attendre ni entendre aucune réponse ; enfin cette entrevue eut toute la joie et tout le désordre
- ↑ 26. Voyez la lettre du 2 octobre précédent, p. 85.
- ↑ 27. Ces trois mots : « dans son voyage, » ne sont pas dans le texte de 1754.
- ↑ Lettre 591 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Les mots : « à six chevaux, » et : « cela soit dit en passant. » ne sont pas dans les éditions de 1726, mais seulement dans celles de Perrin. Ce commencement de la lettre ne se trouve pas dans le manuscrit.
- ↑ 2. Le mot deux, qui paraît nécessaire, n’est que dans l’édition de la Haye (1726)