Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/152

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1676 à conclure cette paix ; il souffle, il s’essuie le front comme le médecin de la comédie qui avoit eu tant de peine à faire parler cette femme qui n’étoit point muette[1]. Dieu sait quelle bavarderie. Cette peine est égale à celle qu’il eut quand on élut ce brave roi[2].

Dangeau a voulu donner des présents[3] aussi bien que Langlée[4]. Il a commencé la ménagerie de Clagny : il a ramassé pour plus de deux mille écus de toutes les tourterelles les plus passionnées, de toutes les truies les plus grasses, de toutes les vaches les plus pleines, de tous les moutons les plus frisés, de tous les oisons les plus oisons, et fit hier repasser en revue[5] cet équipage, comme celui de Jacob, que vous avez dans votre cabinet à Grignan[6].

Je reçois, ma très-chère, votre lettre du 10e de ce mois ; je suis toute contente de la bonne résolution que

    rin il n’y a que l’initiale : « le M*** ; » mais le nom est en toutes lettres à l’erratum de 1734.

  1. 23. « Sganarelle, se promenant sur le théâtre et s’éventant avec sop chapeau. Voilà une maladie qui m’a bien donné de la peine. » (Molière, le Médecin malgré lui, acte III, scène VI.) — Cette phrase, depuis : « il souffle, » et la petite phrase suivante, manquent dans les deux éditions de Perrin. Quant à celle qui termine l’alinéa, elle se trouve pour la première fois dans l’édition de 1734 ; dans celle de 1754 elle est modifiée ainsi : « C’est à peu près la même peine qu’il eut, etc. »
  2. 24. Le 20 mai 1674.
  3. 25. « Faire des présents, "(Édition de 1754.)
  4. 26. Voyez la lettre des 5 et 6 novembre précédents, p. 134.
  5. 27, « Passer en revue. » (Édition de 1754)
  6. 28. C’était un présent de l’abbé de Coulanges. Voyez la lettre du 29 septembre 1675, tome IV, p. 151 et 152. — La lettre finit ici dans les trois impressions de 1735, de Rouen et de la Haye (1726); elles donnent cependant encore la dernière phrase : « Ma très-chère bonne, etc. », qui manque dans l’édition de 1754, et que celle de 1734 avait modifiée ainsi : « Ma très-chère enfant, je vous remercie de toute la joie que vous me donnez, et j’embrasse M. de Grignan de tout mon cœur, s’il est encore avec vous. »