Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/272

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1677 pour aller servir de volontaire auprès de lui ; qu’il étoit inutile où il étoit, et qu’il avoit mandé au Roi qu’il lui offroit son service dans l’armée, comme un vieux soldat[1]. Le maréchal de Créquy répondit par des civilités infinies[2] ; et le maréchal de Schomberg s’en est retourné, n’y ayant rien à faire.

On est ici fort alerte, pendant que vous philosophez dans votre château. Vous appelez dom Robert[3] un éplu-

  1. 23. « Et qu’il avoit écrit au Roi pour lui offrir son service comme un vieux soldat. » (Édition de 1754.)
  2. 24. Ce premier membre de phrase manque dans l’impression de la Haye. L’alinéa suivant ne se trouve que dans l’édition de 1754. Celle de Rouen ne reprend qu’à : « Votre M. Arnoul, etc. »
  3. 25. Dom Robert Desgabets, bénédictin de la congrégation de Saint-Vannes et Saint-Hidulphe, métaphysicien dont les ouvrages sont restés manuscrits. (Notice sur un manuscrit inédit de la bibliothèque d’Êpinal, contenant les Œuvres philosophiques du cardinal de Retz, par Àmédée Hennequin, Paris, Challamel, 1842.) — La phrase que voici de Charron (de la Sagesse, livre III, chapitre XLIII, p. 742 de l’édition de Paris, 1642) explique bien la locution éplucheur d’écrevisses : « Il faut éviter en propos communs les questions subtiles et aiguës qui ressemblent aux écrevisses, où y a plus à éplucher qu’à manger. » — « Parmi les innovations que dom Robert avait imaginées, il en était une qui lui était particulièrement chère : c’est que toutes les négations peuvent se ramener à des affirmations. De là la question tant agitée au Breuil et à Saint-Mihiel : y a-t-il ou n’y a-t-il pas des négations non convertibles ? La question avait retenti jusque dans la société de Mme  de Sévigné. Il ne s’agit point ici de ce qu’on entend en logique par la conversion des propositions… (voyez la Logique de Port-Royal, IIe partie, chapitres xvii et suivants) ; il s’agit d’un point de métaphysique tout autrement important, à savoir, si toutes les négations expriment quelque chose de réel et de positif et non pas seulement une privation. Cette doctrine soulevait plus d’une difficulté… Ainsi, si le péché n’est plus une simple négation, s’il a quelque chose de réel et de substantiel, Dieu étant alors considéré comme la cause unique de tout ce qui est réel, jusque-là qu’on lui rapportait tout mouvement, même celui des âmes, il s’ensuit, ou du moins il paraissait s’ensuivre que Dieu est l’auteur du péché. C’est ce qui explique l’accusation de Mme  de Grignan. » (M. Cousin, le