1677 Ce que vous me dites pourtant de lui me paroît nouveau et admirable ; mais vous avez beau avoir de l’esprit : avant la fin de 1678, il vous mettra à sec, sur ma parole[1]. Quand je priai le duc de Saint-Aignan, en 1671[2], de lui dire qu’en attendant que je pusse recommencer à le servir dans la guerre, je suppliois Sa Majesté de trouver bon que j’écrivisse son histoire, il me fit répondre qu’il n’avoit pas encore assez fait pour cela, mais qu’il espéroit me donner un jour de la matière. Il m’a bien tenu sa parole, et je voudrois lui pouvoir tenir aussi bien la mienne ; mais[3] j’y ferai toujours de mon mieux, et j’espère enfin l’obliger de se croire, sur ce qui me regarde ; car vous savez que naturellement il me fait du bien, et du mal par complaisance [4].
- ↑ 14. Boileau exprime la même pensée dans ces vers de la VIIIe épître :
Souvent ce qu’un seul jour te voit exécuter,
Nous laisse pour un an d’actions à conter. - ↑ 15. Le manuscrit que nous suivons habituellement donne la date de 1664 ; le chiffre 1671, que Bussy avait écrit d’abord, dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, a été ensuite biffé par lui et remplacé par 1664. La date de 1671 nous paraît la véritable : voyez la lettre au duc de Saint-Aignan du 26 janvier 1671, au tome 1 de la Correspondance de Bussy, p. 364. Cette lettre ne dit pas exactement ce que rapporte ici Bussy, mais il y est parlé de ce qu’il laissera à la postérité de propre à honorer la mémoire du Roi.
- ↑ 16. Mais est omis dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
- ↑ 17. On lit dans notre manuscrit ce dernier alinéa, ajouté après coup, d’une autre main que celle de Bussy : « Je vous envoie une traduction de la Matrone d’Éphèse ; le grand nombre des traductions qui ont paru ne m’ont point rebuté. » Cette traduction se trouve, sous le titre de Fragment de Pétrone, au tome I de l’édition de 1697 des Lettres de Bussy, p. 243-248. Une imitation en prose par Saint-Évremont de cette nouvelle tirée de Pétrone avait été insérée dans le premier recueil de contes donné par la Fontaine en 1665 chez Claude Barbin. La Matrone d’Éphèse de la Fontaine ne fut publiée qu’en 1682, avec le poëme du Quinquina.