Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/325

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1677 voir, ou qu’il ne vous faut jamais quitter ; mais au moins voudrois-je que nous fussions voisins à la campagne ; je vous y aimerois encore mieux qu’à Paris : on y est trop dissipé. Pour des nouvelles de ce pays-là je ne vous en manderai point ; car assurément vous les savez : mais je vous y ferai faire quelques réflexions, si vous le trouvez bon ; comme, par exemple, sur la mort de la vieille Puisieux[1]. Nous en voilà délivrés ; ne trouvez-vous pas, Madame, qu’elle contraignoit un peu trop ses amis ? il falloit marcher si droit avec elle.

Au reste, vous me devez un compliment sur la mort du grand prieur de Champagne[2] : ce n’est pas que je m’en soucie ; mais il étoit cousin germain de mon père, et je le voyois quelquefois. Si vous vouliez, pour n’en pas faire à deux fois, fourrer aussi dans le même compliment la condoléance de la mort de la vieille Bouligneux[3], qui étoit ma tante, je crois que vous ne feriez pas mal, si ce n’est que vous voulussiez attendre la mort

    « ma belle cousine ; » trois lignes plus bas : « on est là trop dissipé. Pour des nouvelles de Paris, je ne vous etc. ; » deux lignes plus loin : « je vous y ferai quelques réflexions. » Les mots « Au reste, » manquent au commencement du paragraphe suivant. »

  1. 2. Il fallait que le comte de Bussy eût bien à se plaindre de Mme  de Puisieux. Mme  de Sévigné, si l’on en juge par sa réponse, ne l’aimait pas davantage. Elle fut cependant regrettée de Mme  de Scudéry, qui écrivait au comte de Bussy le 10 septembre 1677 « Je suis triste, Monsieur : je viens de l’enterrement de Mme  de Puisieux. On n’a jamais vu une personne mourir si vivante, avec tant de feu et tant de présence d’esprit. Il n’y avoit pas quinze personnes à l’enterrement de cette femme si connue et si recherchée. » (Note de l’édition de 1818.)
  2. 3. Mme  de Rabutin écrivait à Bussy le 10 septembre : « Le grand prieur de Champagne est mort. Nous n’y perdons pas grand’chose, à mon avis : c’étoit un foible ami et un méchant parent. »
  3. 4. Marie-Henriette le Hardi de la Trousse femme de Jacques-Claude de la Pallu, comte de Bouligneux.