Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/387

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1677 et grande maison ; je souhaite d’y être longtemps, car le déménagement m’a beaucoup fatiguée. J’y attends la belle Madelonne, qui sera fort aise de savoir que vous l’aimez toujours. J’ai reçu ici votre lettre de Bussy[1]. Vous me parlez fort bien, en vérité, de Racine et de Despréaux. Le Roi leur dit, il y a quatre jours : « Je suis fâché que vous ne soyez venus à cette dernière campagne : vous auriez vu la guerre, et votre voyage n’eût pas été long. » Racine lui répondit : « Sire, nous sommes deux bourgeois qui n’avons que des habits de ville ; nous en commandâmes de campagne ; mais les places que vous attaquiez furent plus tôt prises que nos habits ne furent faits. » Cela fut reçu agréablement. Ah ! que je connois un homme de qualité à qui j’aurois bien plutôt fait écrire mon histoire qu’à ces bourgeois-là, si j’étois son maître ! C’est cela qui seroit digne de la postérité !

Vous savez que le Roi a fait M. le Tellier chancelier, et que cela a plu à tout le monde. Il ne manque rien à ce ministre pour être digne de cette place. L’autre jour, Berrier[2] lui vint faire compliment à la tête des secré-

    redire deux fois la même chose : cette radoterie me déplaît ; je sentois bien que je vous avois déjà dit le mot de Patris. » Voyez la lettre du 13 octobre précédent, p. 355 et 356.) À l’alinéa suivant : « Ce que vous dites sur la Puisieux, qu’elle ne devoit point en faire à deux fois, etc. » Dans le dernier paragraphe de la lettre, on trouve les variantes ci-après : « Je ne suis pas encore consolée de cette après-dînée que nous passâmes sur le bord de votre jolie rivière (voyez plus bas la note 6), sans y lire ce que j’ai si envie de voir. Pourrai-je bien m’en passer jusqu’à l’année qui vient ? Si je meurs entre ci et là, je mettrai ce déplaisir au rang des pénitences que je devrois faire. Le bon abbé vous fait mille remerciements. Nous parlons souvent de Chaseu, de votre bonne chère, de votre admirable situation, et enfin de votre bonne compagnie : il est fâcheux d’en être séparée quasi pour toute sa vie. »

  1. 2. La lettre du 16 octobre précédent, p. 368.
  2. 3. Voyez ci-dessus, p. 92, et tome I, p. 448, note 5.