Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/398

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en toutes leurs entreprises. Si MM. de Créquy et d’Humières ne pensent pas ce que je dis, ils s’en font accroire[1] ; car tout ce qu’il y a de gens en France qui les connoissent comme je fais sont dans les mêmes sentiments que moi. Une chose encore qui leur fait bien de l’honneur, c’est l’ignorance des généraux ennemis[2] : ceux-ci sont des aveugles, et les nôtres ne sont que borgnes.


673. — DE MADAME DE GRIGNAN AU COMTE DE GRIGNAN[3].

[À Paris,] ce 22e [décembre 1677].

Vous savez donc enfin que je vous ai écrit de Paris. J’étois un peu fâchée que vous eussiez lieu de croire que

  1. 11. Nos deux manuscrits autographes portent : « ils s’en font à croire. »
  2. 12. « Des généraux auxquels ils ont à faire. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  3. Lettre 673 (revue sur l’autographe). — 1 Cette lettre reste seule de toutes celles qu’a possédées M. le marquis de Castellane Esparron, gendre de Mme de Simiane. Dépositaire de presque tous les originaux des lettres que Mme de Sévigné avait adressées à sa fille et à son gendre, il craignit qu’un jour on ne publiât des lettres et des passages que les égards dus à quelques familles commandaient de laisser dans l’oubli ; mais, avant de détruire les manuscrits, il en retira cette lettre, et la donna, en 1784, à M. le marquis de Castellane Saint-Maurice, son cousin, qui nous l’a communiquée. Il crut, en prenant au hasard la première qui tomba sous sa main, en conserver une de Mme de Sévigné, et, jusqu’à présent, elle a été regardée comme étant d’elle. L’éditeur en a examiné la copie avec tout le soin que demandait le rétablissement de la date (l’original porte seulement le 22), et il a bientôt reconnu que cette lettre n’était pas de Mme de Sévigné. {Note de l’édition de 1818.) — Une collation nouvelle de l’original de cette lettre nous a permis de corriger un certain nombre de