Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/40

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1676 car il faut tout dire : la Saint-Géran nous montra une fort jolie lettre que vous et M. de Grignan lui aviez écrite : nous admirâmes le bon esprit de votre ménage[1]. Je repassai chez Mlle  de Méri, et le dimanche matin je revins ici, après avoir vu les deux soirs Mme  de Coulanges et Corbinelli. Cette belle se baigne ; elle dit qu’elle viendra bientôt : ce sera quand il lui plaira. Vous me connoissez sur la joie que j’ai de ne mettre sur mon compte aucune complaisance : j’aime à n’être comptée pour rien, et c’est une joie qui ne peut jamais manquer, pour peu que l’on vive longtemps. Corbinelli veut venir, si je le veux ; mais je ne le veux jamais. Cependant la bonne marquise d’Uxelles, que j’aime il y a bien des années, m’avoit priée de ne point manquer de revenir pour un dîner qu’elle donnoit à M. de la Rochefoucauld, M. et Mme  de Coulanges, Mme  de la Fayette, et d’autres. Je crus voir dans son ton tout ce qui mérite que l’on prenne cette peine. Il se trouve que ce fut lundi[2] ; de sorte qu’étant revenue le dimanche, je retournai le lundi matin d’ici chez la marquise. Elle étoit chez Longueil[3], son voisin où elle donnoit son diner. Sa maison est très-jolie, ses officiers admirables, et nous approuvâmes fort ce changement. La compagnie y arriva, qui m’y trouva[4] toute établie, grondant de ce qu’on venoit si tard. Au lieu de M. et Mme  de Coulanges, qui ne purent venir, il y eut Briole, l’abbé de Quinçay[5], Mlle  de la Rochefou-

  1. 7. Ce membre de phrase ne se trouve pas dans l’édition de 1754.
  2. 8. « Il se trouva que c’étoit lundi. » (Édition de 1754)
  3. 9. Voyez tome III, p. 202, note 7. L’édition de 1754 porte : « C’étoit chez Longueil, son voisin, qu’elle donnoit son dîner. La maison de Longueil, etc. »
  4. 10. et m’y trouva. » (Édition de 1754.)
  5. 11. Sans doute celui dont il est question dans la lettre du 3 avril 1686 : voyez cette lettre.