Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/435

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1678 Princesse de Clèves ; mais cet hiver un de mes amis m’écrvit que M. de la Rochefoucauld et Mme  de la Fayette nous alloient donner quelque chose de fort joli[1] et je vois bien que c’est la Princesse de Clèves dont il vouloit[2] parler. Je mande qu’on me l’envoie, et je vous en dirai mon avis, quand je l’aurai lue, avec autant de désintéressement que si je n’en connoissois pas les pères.

Quand je vous ai mandé de Bussy que j’allois passer l’été à Chaseu, je n’entendois pas commencer l’été dès le mois de mars ; et en effet je m’en vais pour deux mois à Autun, où je trouverai[3] ce qu’il y a de plus honnêtes gens de qualité dans le voisinage, qui y ont passé l’hiver ; notre ami Jeannin nous y manque fort, vous devriez bien nous le renvoyer. Je ne pense pas que la maréchale[4] le trouvât fort à redire.

J’estime vos lettres, ma chère cousine, parce qu’elles

  1. 9. Mme  de Scudéry écrivait à Bussy le 8 décembre 1677 « M. de la Rochefoucauld et Mme  de la Fayette ont fait un roman des galanteries de la cour de Henri second, qu’on dit être admirablement bien écrit. Ils ne sont pas en âge de faire autre chose ensemble. » (Correspondance de Bussy, tome III, p. 430.)
  2. 10. Notre manuscrit a ici la faute que voici : « dont ils vouloient parler, » au pluriel.
  3. 11. « Et en effet je suis venu ici pour deux mois, où j’ai trouvé, etc. » (Manuscrit de la Bibliothèque de impériale.) Voyez la note 1 de cette lettre, p. 426. Dans le même manuscrit ne se trouve pas la phrase suivante : « Je ne pense pas, etc., » à la place de laquelle on lit : « Vous vous en pouvez mieux passer là que nous ici. Si la dernière lettre que je vous ai écrite étoit datée du 3e février, je demeure d’accord de ma rêverie : Dieu veuille que je n’en aie jamais d’autre que sur des sujets comme celui-là ! »
  4. 12. La maréchale de Clérambault, d’après une note marginale de Mme  de Coligny. Mais il nous semble plus probable, malgré la rupture, que c’est une plaisanterie de Bussy et qu’il s’agit de la maréchale de Castelnau. Voyez la note 8 de la lettre du 15 octobre précédent, p. 361.