Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1678 mont[1], nièce de M. de Louvois. Ils font bien d’unir leurs malheurs ensemble, ils en feront du bonheur. Je crois que Vardes se résoudra enfin de vendre sa charge à qui il plaira au Roi, et je suis persuadée qu’étant dépouillé, et hors d’état de faire aucune condition pour lui, il ne sera pas plus loin de retourner qu’il est présentement. C’est à un changement du cœur du Roi que tient son retour, et point du tout à sa charge ni à sa fille. On parle de Tilladet[2] pour cette charge : ce cinquième capitaine des gardes ne seroit pas de la force des autres[3].

Adieu, mon cousin je suis fort aise que vous m’aimiez, l’aimable veuve[4] et vous. Si vous voyiez comme mon cœur est pour vous deux, vous ne me trouveriez pas ingrate. Vous allez avoir une nouvelle voisine ; je souhaite qu’elle vous soit aussi bonne qu’à M. Jeannin[5].

    longtemps, fort homme de bien. Il ne laissa point d’enfants de la nièce de l’archevêque de Paris, Harlay. »

  1. 11. Madeleine-Élisabeth-Fare d’Aumont, fille du duc d’Aumont et de Madeleine-Fare le Tellier, la fille du chancelier. Elle épousa en 1677 Jacques-Louis, fils du marquis de Beringhen (Monsieur le Premier), et mourut en 1728.
  2. 12. Jean-Baptiste de Cassagnet, dit le marquis de Tilladet, cousin germain de Louvois (son père ayant épousé une sœur du chancelier le Tellier), maître de la garde-robe, capitaine-lieutenant des Cent-Suisses après la démission de Vardes, gouverneur de Cognac et d’Arras, lieutenant général du Roi au gouvernement d’Artois. Il reçut un coup de mousquet à la cuisse au combat de Steinkerke, le 3 août 1692, et en mourut le 22 du même mois.
  3. 13. Les quatre capitaines des gardes du corps français (voyez l’État de la France de 1678, p. 173 et 174) étaient les ducs de Noailles, de Duras, de Luxembourg et de Lorges. — Nous n’avons pas besoin de dire que Mme de Sévigné désigne ici par le titre de cinquième capitaine des gardes le commandant des Cent-Suisses.
  4. 14. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale porte ici en marge les mots : « Mme de Coligny », écrits de la main de Bussy.
  5. 15. Il était sur le point de marier son fils (18 juillet 1678), Gaspard de Castille, marquis de Montjeu (voyez tome III, p. 151, note 1), conseiller au parlement de Metz, à Louise-Diane Dauvet,