Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/47

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lez si plaisamment d’Allemagne et de Flandre, que présentement que l’Allemagne est tranquille et Maestricht dans le mouvement, on ne peut plus vous répondre, sinon que chacun a son tour.

Adieu, ma très-belle et très-chère ; vous êtes admirable de me faire des excuses de tant parler de votre fils ; je vous demande pardon aussi, si je vous parle tant de ma fille. Le Baron m’écrit, et croit qu’avec toute leur diligence ils n’arriveront pas assez tôt : Dieu le veuille ! j’en demande pardon à ma patrie. Vous ne me dites rien dudit déposant[1] ; c’est signe qu’il n’a plus rien à dire ; quand dira-t-il oui ? C’est une belle parole. Je le supplie de m’aimer toujours un peu.


572. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Livry, vendredi 28e août.

J’en demande pardon à ma chère patrie, mais je voudrois bien que M. de Schomberg ne trouvât point d’occasion de se battre : sa froideur et sa manière toute opposée à M. de Luxembourg me font craindre aussi un procédé tout différent. Je viens d’écrire un billet à Mme de Schomberg pour en apprendre des nouvelles. C’est un mérite que j’ai apprivoisé il y a longtemps ; mais je m’en trouve encore mieux depuis qu’elle est notre générale[2] Elle aime Corbinelli de passion jamais son

  1. 33. M de la Garde. (Note de Perrin)
  2. Lettre 572. — 1. Ce membre de phrase ne se trouve ni dans l’impression de 1725, ni dans celles de Rouen et de la Haye (1726). On le lit pour la première fois dans l’édition de Perrin de 1734.