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entendre ; je définis enragément[1], peut-être bien, peut-être mal ; mais enfin je veux fixer mes idées. Vous verrez tout cela, et vous me les corrigerez s’il vous plaît.
Vous savez toutes les nouvelles générales et particulières : on parle de changements d’amours à la cour ; le temps nous en éclairera[2].
J’espère de passer à Bussy en m’en retournant en Languedoc[3], et de parler de bien des choses avec vous et avec la charmante Mme de Coligny.
1679
715. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ ET À CORBINELLI.
Deux jours après que j’eus reçu cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Autun, ce 6e mars 1679.
à madame de sévigné.
Vous savez le goût que j’ai pour vos lettres, Madame, et cela m’oblige à me plaindre que vous m’en écriviez si
- ↑ 19. Cet adverbe se trouve dans le Dictionnaire de Nicot, avec cette orthographe : enragéement. Le Dictionnaire de Trévoux, qui le donne également, n’en cite pas d’autre exemple que celui que nous avons dans cette phrase de Corbinelli.
- ↑ 20. Le 22 mars 1679, le comte de Bussy écrivait au marquis de Trichateau : « Mme de Montespan partit brusquement de Saint-Germain mercredi, 15e de ce mois, pour Paris ; on dit qu’il y a quelque brouillerie dans le ménage, et que cela vient de la jalousie qu’elle a d’une jeune fille de Madame, appelée Fontanges, dont le Roi, dit-on, a déjà eu contentement, car, comme vous savez, les rois qui desirent ne soupirent pas longtemps. Il faut voir la suite ; après l’aventure de du Ludres, je me défie fort d’un bon succès à ces nouvelles amours. »
- ↑ 21. Notre manuscrit porte, par erreur vraisemblablement : « de Languedoc, » pour « en Languedoc. »