Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/565

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de l’abbé de coulanges.

Je n’ai rien à dire après de si grandes déclarations, sinon que c’est à moi que M. Manin me[1] rendit votre lettre, et m’assura que je la pouvois ouvrir en l’absence de ma nièce.[2] qui ne revint hier au soir qu’à dix heures. Après le plaisir que j’eus, Monsieur, à voir le tour que vous donniez, vous et Madame, à votre recommandation, je voulus prendre connoissance du fond de l’affaire, qu’il fut ravi de me communiquer ; et de vrai, il n’y a pas eu de ce siècle peut-être…[3]


1679

* 726. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.

[Paris], 25e août 1679.

Hélas ! mon pauvre Monsieur, quelle nouvelle vous allez apprendre, et quelle douleur j’ai à supporter ! M. le cardinal de Retz mourut hier, après sept jours de fièvre continue. Dieu n’a pas voulu qu’on lui donnât du remède de l’Anglois[4], quoiqu’il le demandât, et que l’expérience

  1. 7. Le pléonasme à moi… me est bien dans l’autographe ; c’est sans doute une inadvertance.
  2. 8 L’abbé de Coulanges a écrit le, au lieu de la.
  3. .Ici finit le feuillet, et le reste de la lettre manque.
  4. Lettre 726 (revue sur l’autographe). — 1. En 1679, un médecin anglais, nommé Tabor (voyez la note 11 de la lettre du 29 septembre suivant), qui se faisait appeler le chevalier Talbot pour se rendre plus recommandable, vint en France, où ayant guéri le Dauphin d’une fièvre quarte, très-opiniâtre, par le moyen d’un remède particulier, il acquit une si grande réputation que le Roi trouva à propos d’acheter son secret et de le rendre public. Ce remède, qu’on nommait alors « le remède anglais, consistait en une infusion de quinquina dans du vin. Il parut vers ce temps-là un petit traité inti-