1676 trop remercier : elle étoit toute malade, et cependant elle s’est appliquée avec un soin extrême à faire cette commission ; je n’ai pas voulu que tout partît sans y jeter au moins les yeux. Je vous écris, et, sans voir qui que ce soit, je m’en retourne souper à Livry avec l’abbé et Mme de Coulanges ; j’y serai à sept heures : je n’ai jamais rien vu de plus joli que cette proximité. Je reçois un billet de d’Hacqueville, qui me croit à Livry : il veut que j’aille à Vichy ; mais je craindrois de me trop échauffer, je n’en ai nul besoin. Je m’en vais guérir paisiblement mes mains pendant ces vendanges ; je reçois ces marques de son amitié avec plaisir, mais je ne veux point lui obéir : j’ai bien des auteurs graves de mon parti[1] ; et ce qui vaut mieux que tout, c’est que je me porte bien.
Quanto[2] n’a point été un jour à la comédie, ni joué deux jours. On veut tout expliquer ; on trouve toutes les dames belles, c’est qu’on est trop fin : la belle des belles est gaie, c’est un bon témoignage. Mme de Maintenon est revenue ; elle promet à Mme de Coulanges un voyage pour elle toute seule : cette espérance ne lui fait point tourner la tête ; elle l’attend fort patiemment à Livry ; elle a mille complaisances pour moi. Le maréchal d’Albret se meurt[3]. Le d’Hacqueville vous dira les nouvelles de gazette, et comme nous avons pris du canon et de la poudre.
- ↑ 2. Cette expression d’auteurs graves, dont Pascal s’est si souvent servi avec ironie dans ses Provinciales, se trouve déjà dans la lettre du 26 août précédent, p. 39
- ↑ 3. Le commencement de cet alinéa, jusqu’à « Mme de Maintenon, » se trouve pour la première fois dans la seconde édition de Perrin {1754).
- ↑ 4. Voyez la lettre du 11 septembre, p. 56, note 7.
Sganarelle, se promenant sur le théâtre, et s’éventant avec son chapeau. « Voilà une maladie qui m’a donné bien de la peine. »