Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/89

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tantes. Voilà nos réflexions, et cependant chacun regarde, et l’on croit que le temps découvrira quelque chose. Cependant[1] la bonne femme a demandé le congé de son époux[2], et depuis son retour elle ne paroît[3] ni parée, ni autrement qu’à l’ordinaire.

Vous ai-je mandé que la bonne marquise d’Uxelles a la petite vérole ? On espère qu’elle s’en tirera : c’est un beau miracle à nos âges.

Il est mercredi au soir. La pauvre malade est hors d’affaire, à moins d’une trahison que l’on ne doit pas prévoir. Pour Beaujeu[4], elle a été en vérité morte, et l’émétique l’a ressuscitée : il n’est pas si aisé de mourir que l’on pense.


584. — DE L’ABBÉ DE PONTCARRÉ[5] ET DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 2e octobre.

de l’abbé de pontcarré.

Suivant mes anciennes et louables coutumes, je me suis rendu ce matin dans la chambre de Madame la Marquise. Au moment que je lui ai présenté ma face réjouie, elle s’est bien doutée de mon dessein, et m’a lâché cette feuille de papier ; sa libéralité n’est pas entière, car elle prétend bien aussi s’en servir, ce que j’approuve beau-

  1. 18. La fin de cet alinéa et l’alinéa suivant manquent dans l’édition de 1734 ; le paragraphe « Vous ai-je mandé » ne se trouve que dans celle de 1754.
  2. 19. « De son ancien ami. » (Édition de Rouen, 1726.)
  3. 20, « Ne se montre. » (Édition de 1754.)
  4. 21. Cette dernière phrase est donnée pour la première fois par l’édition de 1734.
  5. Lettre 584. — 1. Voyez tome II, p. 207, note 11.